Cérémonie commémorative : Cléguerec et son histoire

La cérémonie commémorative de la victoire des forces alliées s’est achevée comme le veut la tradition par un temps de recueillement au pied du monument de la Résistance,
érigé à la mémoire des martyrs de la barbarie nazie. Afin de pérenniser le devoir du souvenir pour les nouvelles générations, il est indispensable de resituer les enjeux de l’époque.

Son histoire, sa jeunesse sacrifiée :
De nombreux jeunes Cléguérecois avides de liberté et ayant un sens patriotique profondément enraciné dans leur cœur, s’engageront à faire résistance sous toutes ses formes
face à l’envahisseur allemand. Le résultat se traduira souvent par des arrestations arbitraires, des dénonciations…
Nos jeunes se feront intercepter dans les lieux de vie : ferme, atelier, dans la rue ou au saut du lit… et subiront des interrogatoires interminables sous la torture.
Ces interrogatoires s’achèveront par une exécution sommaire ou emprisonnement prolongé suivi d’une déportation.
Un voyage sans retour, peu seront libérés.

Une jeunesse martyrisée : La citadelle de Port-Louis fut construite sous Louis XIII pour protéger la rade de Lorient et indirectement la côte Morbihannaise des invasions anglaises.
Cette imposante forteresse sera le siège d’internement de nombreux résistants dont plusieurs Cléguérecois.

Voici la liste de ces patriotes fauchés dans la fleur de l’âge :
– Fraboulet Jérôme 25 ans,
– Guilbo Mathurin 22 ans,
– Hourno Rémy 24 ans,
– Maube Louis 23 ans.

A la libération de la poche de Lorient, suivie de la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945, les autorités françaises feront une terrible découverte au cœur de la citadelle : des dizaines
de corps de prisonniers torturés ensevelis dans une fosse commune réalisée à la « va vite ».
L’exhumation des corps aura lieu en présence des familles concernées afin d’identifier chaque victime. Travail laborieux, un vrai supplice psychologique pour les parents retrouvant leurs fils martyrisés.
Le 28 mai 1945 les corps identifiés sont transférés à Cléguérec.

La mairie accueillera les cercueils respectifs dans l’après-midi du dimanche de la Trinité, les cercueils rejoindront l’entrée du cimetière accompagnés par une foule de Cléguérecois pour être déposés
dans une fosse commune avec une pensée de circonstance : « Unis dans la souffrance, ils n’ont pas été séparés par la mort ».

Durant l’automne 1945, la municipalité fera ériger un monument sobre constitué de 2 monolithes insérant une croix de Lorraine.
A ce monument de la Résistance, la municipalité associera les déportés Albert Lescouet et Emile Juguet (20 ans).
Gildas Le Bihan, porte-drapeau