8 mai 2022
Après deux ans d’absence liée au Covid, en ce 8 mai, les membres de l’UNC, les élus ainsi que les familles Méance et Launay se sont recueillis devant la stèle du village de Guinard,
pour honorer la mémoire des personnes arrêtées par les nazis les 7 et 8 mars 1944 et morts pour la France (récit sur l’histoire du village de Guinard ci-dessous)
Nous nous sommes retrouvés ensuite à l’église, suivi de la cérémonie au monument aux morts de Campénéac.
La cérémonie s’est terminée par un vin d’honneur, offert par la municipalité
L’HISTOIRE DU VILLAGE DE GUINARD
la guerre de 1939-1945, marquée par l’annonce de la capitulation de l’Allemagne, qui aura duré six ans et fait beaucoup de victimes mortes pour la France dont les noms figurent sur la stèle.
A l’époque Guinard était un petit hameau, avec comme route unique Ploërmel-Tréhorenteuc-Mauron.
Il y avait deux familles, Launay et Méance. Un chemin creux passait derrière les maisons et traversait les landes rennaises et sortait à la Ville Aubert.
C’était la guerre, avec les résistants, les maquisards. Début 1944 des parachutages anglais de conteneurs d’armes étaient lâchés la nuit sur les landes.
Il fallait bien mettre ces conteneurs en sécurité. La famille Méance avait cette tâche.
Dans la journée, ces conteneurs étaient chargés sur des charrettes cachées sous la paille et le foin, puis dirigé dans d’autres endroits tenus secrets.
Tout allait pour le mieux, jusqu’au jour du 7 mars 1944 où la gestapo, par dénonciation, arrive à Guinard pour perquisitionner, trouve les armes et procède aux arrestations.
madame Méance et sa fille Marguerite sont emmenées à la prison de Vannes et transférées quelques jours plus tard à la prison Marguerite à Rennes.
Le 1er août 1944, un convoi les emmène vers Belfort. Le 1er septembre, madame Méance part, sans sa fille, dans un convoi de 188 femmes vers le KL Ravensbeuk où elle reçoit le matricule 62853.
Elle décèdera le 12 mars 1945 à l’âge de 49 ans. Marguerite, sa fille, sera elle libérée le 27 août 1944, puis transférée dans un centre d’accueil Giromagnya, à trente kilomètres de la frontière Suisse.
A la mi-octobre, avec trois de ses camarades, elle franchit la frontière et grâce à la croix rouge, elle revient à Guinard le 3 novembre 1944, elle avait 16 ans.
Elle décèdera le 20 février 2015 à l’âge de 86 ans.
Quant aux autres résistants, ils furent arrêtés le lendemain, à la sortie du chemin venant des landes rennaises, pour trafic d’armes :
– Paul Eon né le 15 août 1926, matricule 39910, décèdera le 21 mai 1945 à 18 ans.
– Joseph Guillo né le 10 octobre 1923, matricule 39910, décède sous les yeux de son père, dans la tragédie du Cap Arona dans la baie Lubeck le 3 mai 1945 à l’âge de 22 ans.
– René Chantrel, né le 28 janvier 1924, matricule 40314 sera libéré le 10 avril 1945.
– Emile Launay, voisin habitant Guinard, né le 15 avril 1894, matricule 39884, décèdera le 20 octobre 1940 à 50 ans.
Nos quatre résistants furent incarcérés à la prison de Rennes, puis dirigés vers Compiègne le 29 juin 1944 et déportés à Neuengamme le 28 juillet 1944.
Seul René Chantrel rentrera au pays.
Au cours de cette opération, les allemands saisissent 500 kilos d’explosifs, 15 mitrailleuses, quelques revolvers, des milliers de cartouches et pillèrent toute la ferme Méance :
bétail, mobilier, linge, absolument tout ! ( Alain Benoit, secrétaire).
Le secrétariat UNC56
Nelly B.