Georges Clémenceau

ClemenceauGEORGES CLEMENCEAU, LE PERE LA VICTOIRE

Né le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), d’une famille de la bourgeoisie vendéenne, il est d’abord médecin comme son père.

Homme politique, journaliste et écrivain, partisan de Dreyfus, président du Conseil (radical) en 1906 -1909 puis 1917 -1919. Sa fermeté restaura la confiance face à l’Allemagne lors de la première guerre mondiale. Il est nommé Maire de Montmartre en septembre 1870.

A partir de 1875, il apparaît à la Chambre des députés comme le chef de la gauche « radicale » et devient le porte-parole éloquent des intérêts ouvriers et des libertés démocratiques.

Chef de l’extrême gauche radicale depuis 1876, il s’oppose violemment à la politique coloniale de Jules Ferry, il est à l’origine de la chute de plusieurs gouvernements. Ce sont ses coups de griffe qui sont à l’origine de son surnom de « Tigre ».

Battu aux élections de 1893, il retourne à ses premières amours, l’écriture et surtout le journalisme. Il collabore à différents journaux dont l’Aurore où il fait publier l’article d’Emile Zola « J’accuse » en faveur de Dreyfus.

Il devient ministre de l’Intérieur et président du Conseil en 1906.

Raymond Poincaré l’appelle de nouveau à la tête du gouvernement après les graves crises de l’été 1917.

Anticlérical, Clémenceau ne fréquente pas les églises. Lorsque par obligation il doit se rendre dans un lieu de culte, il garde son chapeau sur la tête pour bien montrer qu’il conserve ses convictions.

Il dénonce la censure au début de la Première Guerre mondiale dans son journal au titre significatif «L’Homme enchaîné» .

Mais Clémenceau reste avant tout un patriote qui multiplie les visites au front et combat le défaitisme.

En 1913, il écrit dans son journal « L’Homme libre » un article à sensation intitulé «Vivre ou mourir». On peut y lire cette adresse aux jeunes (lui-même a 72 ans) :

«Un jour, au plus beau moment où fleurit l’espérance… tu t’en iras… au-devant de la mort affreuse qui fauchera des vies humaines en un effroyable ouragan de fer. Et voilà qu’à ce moment suprême… ta cause te paraîtra si belle, tu seras si fier de tout donner pour elle que, blessé ou frappé à mort, tu tomberas content !»

Auteur de nombreuses citations, dont celles bien connues :

«La guerre, c’est une chose trop grave pour être confiée à des militaires.»

«Ce qui m’intéresse, c’est la vie des hommes qui ont échoué car c’est le signe qu’ils ont essayé de se surpasser »

Pour le « Père la victoire », son patriotisme permanent, durant toute la période des hostilités, lui vaut d’être rappelé à la présidence du Conseil par Poincaré en novembre 1917.

Désormais surnommé le « Tigre » ou plus simplement « le vieux » pour les poilus, il conduit, par son charisme et son énergie infatigable, le pays à la victoire et atteint l’apogée de sa popularité. À l’encontre de toutes les oppositions, il nomme Ferdinand Foch maréchal de France et place le commandement allié entre ses mains.

À la signature de l’Armistice, le 11 novembre 1918, le « Père la victoire » persiste dans son refus de tout compromis avec les Alliés anglais et américains sur le sort de l’Allemagne, insistant pour que lui soit ôté tout moyen de constituer la moindre menace.

Présidant la conférence de la paix qui aboutit au traité de Versailles en 1919, il prend position, contre Lloyd George et Wilson, pour le désarmement de l’Allemagne, l’occupation d’une partie de son territoire et de lourdes réparations.

Déclaration de Clémenceau au Sénat du 20 novembre 1917 (extrait)

« Messieurs, cette victoire qu’il vous soit permis à cette heure de la vivre par avance dans la communion de nos coeurs à mesure que nous y puisons plus et plus d’un désintéressement inépuisable qui doit s’achever dans le sublime essor de l’âme française au plus haut de ses plus hauts espoirs.

Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d’acclamations accueilleront nos étendards vainqueurs, tordus dans le sang, dans les larmes, déchirées des obus, sublime évocation de nos grands morts. Ce jour, le plus beau de notre race, après tant d’autres… Il est en notre pouvoir de le faire. Pour les résolutions sans retour nous vous demandons, Messieurs, le sceau de votre volonté. »

Georges Clémenceau, meurt le 24 novembre 1929 à Paris.